


Présentation détaillée des étapes de l'ACV
ETAPE 1 : définitions des objectifs et du champ
L’objectif doit indiquer : l’application envisagée, les raisons conduisant à réaliser l’étude et le public concerné (personne auxquelles il est envisagé de communiquer)
Le champ doit indiquer la couverture : temporelle, géographique, technologique, process, interventions environnementales, impacts.
Les limites du système : on s’intéresse à toutes les entrées et sorties de l’exploitation et de l’atelier de transformation ou uniquement à l’atelier de transformation par exemple
L’unité fonctionnelle quantifie la fonction du système (production alimentaire) et permet de comparer différents systèmes remplissant la même fonction
Quand on arrive à augmenter l’efficience, c’est à dire produire plus avec moins, parfois cela peut avoir des effets inverses aux attentes. Par ex : si l’électricité baisse, l’effet global est de consommer plus et non de faire des économies. Idem pour les produits agricoles. Si l’efficience augmente, cela ne diminue pas les impacts, parfois la consommation est plus importante.
ETAPE 2 : Analyse d’inventaire
Elle met en œuvre le recueil de données et des procédures de calcul pour quantifier les entrants et les sortants pertinents d’un système de produits. C’est à dire une liste des entrées et sorties.
Le système de produit est l'ensemble des process élémentaires, liés par des flux de produits intermédiaires qui remplissent une ou plusieurs fonctions.
Exemple de la production de poisson :
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sorties : gestion de déchets, poissons
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entrées : aliments, infrastructure, équipement, fabrication de l’aliment, construction des infrastructures et extraction des matières premières.
Les limites :
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lorsque le système de produit est par rapport au système environnemental (c’est à dire les sols).
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lorsqu'il y a un process important et un process jugé négligeable en termes de contribution
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lorsque le système de produits considérés est accompagné de d’autres systèmes de produits (allocations=production de plusieurs produits dans un même lieu). Attention car lors des allocations, on compare souvent par l’allocation massique mais parfois le produit le moins lourd coûte le plus cher. Donc on peut aussi inclure le prix et ainsi prendre le facteur d’allocation économique pour définir les pourcentages d’impacts.
Exemple avec le soja :
Une entreprise produit 81% de tourteau et 19% d’huile en masse. Financièrement, le tourteau représente seulement 34% alors que l’huile 66%. (Les choix doivent être inscrit dans les ACV car elles sont transparentes).
Pour établir l’inventaire, toutes les interventions environnementales pour le système sont listées et sommées en un inventaire.
Source de donnés pour réaliser un inventaire:
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enquête : recueil des données d’exploitations ou usines de transformation, descriptif matériel, données comptable…
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reconstitution des cycles de production à partir de données zootechniques pour les élevages
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modélisation pour estimer les données manquantes
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données publiées (statistiques, recensements)
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base de données de consommation/émissions
Principales ressources et émissions qu’il faut considérer dans l’inventaire:
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émissions air (CO2, CH4, NO2, NH3, SO2…)
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émissions eau (nitrate, phosphate)
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émissions sol (métaux lourds)
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ressources énergétiques (fossiles : charbon, gaz, pétrole, uranium…)
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autres ressources (eau, surfaces agricoles)
Emissions directes de la Ferme doivent être exprimé en fonction d’un kg de produit ou d’un hectare de surface
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animaux: excrétions(N), effluents (NH3,CH4,NO,N2O) fermentation entérique, gaz de combustion
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végétaux: fertilisants (NH3, NO), pesticides, Erosion du sol
Aliments, infrastructure, ....
Produits finis, déchets,...
ETAPE 3 : Evaluation de l’impact du cycle de vie
Consiste à évaluer les impacts environnementaux en regroupant les données dans l’inventaire :
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Choix des catégories d’impact (voir tableau ci-dessous), indicateurs de catégorie et modèles de caractérisation
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Affectation des résultats de l’inventaire (classification)
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Calcul des résultats des indications de catégorie (caractérisation)
On peut ajouter éventuellement :
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Groupement/classement des indicateurs
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Pondération des indicateurs

Pour chaque catégorie il faut choisir un indicateur. Un indicateur de catégorie représente la quantité d’impact potentiel (valeur maximale en général). Les indicateurs sont nécessaires pour prendre une décision, mais le prix permet souvent de faire le choix final.
Deux grands types d’indicateurs sont distingués selon leur position dans la chaîne causale entre émissions et impacts : midpoint ou endpoint. Midpoint signifie mi-parcours, ainsi cet indicateur correspond au « premier » impact. Puis, endpoint correspond aux impacts générés à la suite des premiers impacts, ce sont les effets sur cibles à long terme.
Exemple en agriculture :
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indicateur midpoint : eutrophisation, toxicité humaine…. Le pouvoir eutrophisant est exprimé en kg équivalent PO4.
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indicateur endpoint : qualité des écosystèmes, santé humaine, diminution de la biodiversité due à l’eutrophisation...
Généralement , par soucis de faisabilité on reste à l’indicateur midpoint.
Voici quelques facteurs de caractérisations pour les émissions:

On calcule les pouvoirs par exemple pour le changement climatique : le N2O est 265 fois plus réchauffant que le CO2. Pour un porc de 113kg, on estime : 100kg de CO2, 2.5kg de CH4 et 0.35kg de N20. Selon le facteur de caractérisation qui est le potentiel de réchauffement, on a : 100*1 + 2.5*28 + 0.35*265 = 262.8 kg éq. CO2.
Les différentes unités des indicateurs :
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score global au niveau de l’exploitation
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diviser les impacts par unité fonctionnelle
L'impact par kg de produit (ou € de valeur produite) est un avantage pour les systèmes productifs par unité de surface. L'impact par ha avantage les systèmes extensifs, utilisant peu d’intrants.
Le but est d'utiliser plusieurs unités fonctionnelles, en calculant par kg et par surface. Selon l’unité fonctionnelle, l’impact est inversé. Cela peut devenir compliqué.
Il existe des standards et guides à suivre (ISO), des logiciels et des bases de données.
ETAPE 4 : Interprétation
La validité et la robustesse des résultats de l’étude et de tous les choix (hypothèses) effectués sont évalués, et des conclusions et recommandations sont élaborées. Il y a plusieurs évaluations :
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Évaluation de la cohérence des résultats : est-ce que cela semble réaliste ?
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Évaluation de l’exhaustivité des résultats
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Analyse des contributions (aux impacts) : d’un process, d’une étape de cycle de vie, d’une entrée ou émission. Par ex % du changement climatique dû à la fabrication d’engrais, à la production animale…
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Analyse de perturbation
Puis, on fini par des conclusions et recommandations.
ETAPE 5 : Communication
Les résultats et conclusions d’une ACV doivent être communiqués de manière complète et précise sans parti pris. Les résultats doivent être transparents pour que le lecteur comprenne les enjeux et complexités de cette ACV. Une structuration détaillée est proposée dans l’ ISO14044 et ILCD Handbook.